Considérations générales sur le lestage des mouches
Le lestage représente, pour chaque poste péché, un problème fondamental pour tout montage lesté, que ce soit avec du plomb (ou son substitut) et/ou avec du tungstène (bille ou corps). Noter que le lestage des montages proposés est essentiellement adapté aux montages utilisés en rivière, le lestage pour la pêche en eau close peut être compensé par le choix de la soie (flottante, intermédiaire, plongeante).
La logique voudrait qu'on adapte le lestage suivant la vitesse du courant et la profondeur d'eau pêchée, car chaque poste pêché séquentiellement présente souvent une configuration différente. Il faudrait pratiquement changer de mouche suivant son lestage pour chaque poste pêché, ce que le pêcheur fait rarement.
Ceci nécessite donc d'avoir différents lestages pour un même modèle. Il sera donc utile, pour un même modèle, de bien les classer et de les ranger dans sa boîte à mouches en fonction de la taille de l'hameçon et de son lestage pour savoir, dans l'hypothèse d'un changement de mouche sans perte de temps, quel montage est le mieux adapté à la configuration du poste à pêcher.
Dans le cas de lestage avec une bille en tungstène celle-ci doit être adaptée à la taille de l'hameçon. Voir le tableau de correspondance. Ceci implique, et c'est ce qu'on peut voir dans différents montages, d'ajouter des enroulements de plomb en plus de la bille de tungstène. En effet ceci veut dire qu’en fonction du courant et de la profondeur de la rivière certains modèles trop petits et trop peu lestés ne pourront pas être utilisés efficacement car ils n’atteindront pas le poste souhaité. C’est la raison pour laquelle, dans certains montages, on voit de l’ajout de fil de plomb aux billes de tungstène ou plusieurs billes de tungstène. On ne peut pas toujours gagner en profondeur en lançant la mouche plus amont. ceci est vrai pour des postes très courts en torrent de montagne, il faut que la mouche soit en action de pêche tout de suite. C’est le cas par exemple pour pêcher la cascade à la tombée d’un gros caillou. Une des réponses au lestage se situe dans l’ajout de plusieurs billes de même taille ou de taille différentes, tout en respectant le tableau des correspondances entre la taille de la bille et celle de l’hameçon. Voir l’exemple de la Two Bit Stone. C'est sans doute la raison pour laquelle les espagnols ont inventé les perdigones qui, de par leur silhouette conique et leur bille en-tête, plongent rapidement.
On retiendra donc que pour un même modèle on devrait avoir les combinaisons suivantes:
- Pas de lestage (pour les émergentes, les eaux peu profondes, les calmes),
- Lestage plus ou moins important à partir d'enroulements de plomb (pour les courants moyens),
- Lestage à partir d'une bille de tungstène en principe adaptée à la taille de l'hameçon (hormis l'intérêt d'avoir du hot spot, pour entrer rapidement en action de pêche),
- Lestage à partir de plusieurs billes de tungstène de différentes tailles en principe adaptées à la taille de l'hameçon (pour représenter certains modèles qui doivent pêcher profondément ou pêcher profondément et immédiatement),
- Lestage à partir d'une bille de tungstène en principe adaptée à la taille de l'hameçon avec adjonction d'enroulements de plomb plus ou moins important (pour ajouter du lest afin de s'adapter au poste de pêche, courant soutenu par exemple).
Noter que suivant le modèle et la forme de l'hameçon l'emplacement des enroulements de plomb se situera différemment. Pour plus d'équilibre on placera les enroulements au milieu de la hampe de l'hameçon, on le placera en-tête de la mouche pour une plongée rapide de la mouche et sur la totalité de la hampe pour une pêche en profondeur (voir le cas particulier des mouches au plomb modèles de Mr. Mouche).
Egalement, suivant les imitations censées représenter l'insecte, on lestera fortement le modèle, il s'agit par exemple des plécoptères et des larves de trichoptères. Il n'est pas imaginable d'avoir une "mouche de pierre" qui flotte ou une larve de trichoptère qui ne rampe pas sur le fond.
En rivière ceci veut dire qu'on devra, pour gagner du temps et bien pêcher, s'adapter et de préférence choisir un secteur dont les postes sont semblables sur la majorité du parcours, sans quoi le problème se posera et devra être résolu par des successions de changement de mouches de lestage différent. je fais confiance aux autochtones qui connaissent bien leurs rivières. L’idéal serait de monter la mouche au bord de l’eau.
En eau clause ce problème ne se pose pas ou est moins fondamental. Il peut être résolu ou compensé en jouant sur le choix de la soie (flottante, intermédiaire ou plongeante). Sauf exception ce changement de soie est moins fréquent en rivière, en général on pêche avec une soie flottante.
N'en déplaise aux puristes de la pêche à la mouche mais ces considérations sur le lestage des mouches avantage les moucheurs qui ont pratiqué la pêche au toc...d'ailleurs de plus en plus de pêcheurs au toc montent une ou plusieurs nymphes sur leur ligne et, gros avantage par rapport à la pêche avec une canne et une soie, quelle que soit la technique utilisée, il est maître de la dérive, de la profondeur du poste et de la détection des touches grâce à ses rigoletto réglables.... Berkk.....Au fait ne pourrait-on pas utiliser cet indicateur de touche à la place de ce qui est communément proposé à la pêche dite au fil ? Mais c'est un autre sujet et je ne crois pas personnellement au montage d'une grosse mouche type Tabana en tandem jouant le rôle d'indicateur car celle-ci ne peut pas coulisser pour adapter la ligne à la profondeur du poste pêché. Mais on est ici hors sujet en abordant involontairement le problème de la bonne dérive en fonction du poste pêché et mis le doigt sur les limites de la pêche à la nymphe avec une canne et une soie à mouche.
Quel est le meilleur lestage?
Faut-il sur-lester ou sous-lester? Réponse dans cet article:
Fly Fishing Strategies: Over or Under? Your best bet on weight
By Domenick Swentosky on February 8, 2018
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